La santé au bureau… ca se travaille !

juin 2020
Temps de lecture : 7 min
Apsi Rillieux – 2020

Durant cette semaine de la « Qualité de Vie au Travail », il nous parait opportun d’évoquer le sujet de la santé physique et mentale des collaborateurs. Une occasion idéale de partager les résultats de l’étude publiée fin 2019 par Fellowes, fabricant américain de solutions ergonomiques, et de vous faire découvrir le portrait alarmant qu’il dresse du salarié du futur, baptisé Emma. A l’heure de la 4e révolution industrielle, Emma a le mérite de nous interpeller et de nous faire réflechir à la question de l’ergonomie et des conditions de travail au sein des bureaux physiques.

 

Curieux de découvrir votre collègue du futur ?

Laissez-nous vous présenter Emma ! Emma c’est vous, c’est nous… tout employé de bureau en Europe, d’ici 20 ans, si les environnements de travail classiques ne subissent pas de changements radicaux. Et vous en conviendrez en l’observant, Emma ne respire pas la santé et la joie de vivre.
Créée par Fellowes, à partir du rapport de l’étude commanditée par le fabricant, cette statue grandeur nature est une représentation projective et fictive (fort heureusement !) de ce à quoi nous pourrions ressembler après 20 ans passés au bureau dans les conditions de travail actuelles.
emma-fellowes

Quels sont les maux d’Emma ?

Si nous devions décrire Emma physiquement, voici la (longue) liste de ses maux :

  • Emma est voûtée, à cause des nombreuses heures passées assise dans une mauvaise position.
  • Elle a des varices, dues à une mauvaise circulation sanguine.
  • Elle ne peut dissimuler un ventre bedonnant, ayant tendance à prendre du poids à cause de son travail sédentaire et de son manque d’exercice régulier.
  • Ses yeux sont secs et rouges, à force de passer de longues heures devant un écran d’ordinateur.
  • Ses poignets et chevilles sont enflés tant ses mouvements sont répétitifs.
  • Elle arbore un teint jaunâtre dû à des années de travail sous une lumière artificielle.
  • Elle souffre d’eczéma causé par le stress.
  • Ses oreilles, comme son nez présentent une pilosité excessive en raison de la mauvaise qualité de l’air de son bureau.

 

 

L’avis de l’expert, William Higham :

William Higham, expert des comportements futurs et auteur du rapport d’étude déclare :

Les employeurs et les travailleurs ont vraiment besoin d’agir maintenant et de s’attaquer aux problèmes de santé au travail. Si nous n’apportons pas des changements radicaux à notre vie professionnelle, tels que le fait de bouger davantage, d’améliorer notre posture au bureau, de prendre régulièrement des pauses pour marcher ou améliorer l’aménagement de notre poste de travail, nos bureaux vont nous rendre très malades

 

Pour aller plus loin, Fellowes a également diffusé, en complément de l’étude, un sondage en France qui s’intéresse à la santé actuelle et à long terme des employés de bureau. Voici les principaux résultats :

  • Nous passons environ 8 heures par jour assis à nos bureaux.
  • 67% des personnes interrogées souffrent déjà d’un mal de dos, 59% de maux de tête et 57% de fatigue oculaire, des maux semble-t-il directement liés à leur espace de travail.
  • Près de 8 employés sur 10 ont recours aux médicaments pour gérer ces problèmes.
  • Malgré ces chiffres, il semble que les employeurs ne prennent pas encore toute la mesure de l’enjeu : parmi les employés qui ont demandé une amélioration de leur poste de travail, 54 % attendent encore une résolution.
Apsi Rillieux – 2020

Quels sont les enseignements à tirer de l’étude sur les espaces de travail ?

Vous l’aurez compris, Emma est un modèle efficace pour marquer les esprits et alerter entreprises et pouvoirs publics sur la nécessité d’intégrer une approche ergonomique à l’aménagement des espaces de travail et d’améliorer la qualité de vie des collaborateurs par la prise en compte de leur santé.

Il est trop tard pour Emma. Mais, pas encore pour nous tous ! Les entreprises ont encore le temps de changer la donne. L’employeur peut agir, dès à présent, à différents niveaux :

 
  • Le poste de travail :

Emma nous rappelle l’importance de la posture et de l’ergonomie du poste de travail et notamment du choix du siège, que l’on soit au bureau ou à son domicile en télétravail.

 
  • Les éléments physiques :

L’étude va bien au-delà de la question du mobilier ergonomique. Elle intègre la prise en compte de la luminosité, de la qualité de l’air, de l’acoustique ainsi que l’espace « vital » individuel et collectif (pouvoir bouger les jambes, faire pivoter son fauteuil, ne pas se sentir « etouffé » par un plafond trop bas…).

 
  • Le mouvement :

L’étude soulève aussi la question de la mobilité au sein de l’espace, et ce, à différents niveaux :
• Sur le poste de travail lui-même avec du mobilier qui puisse permettre d’alterner la position debout-assis durant la journée.
• Au travers de l’installation de postes nomades (ABW) qui stimulent le mouvement selon la tâche à effectuer (téléphoner, collaborer, se concentrer…).
• En allant même jusqu’à travailler à l’exterieur voire en marchant ou se réunir debout.

 
  • L’espace de travail dans son ensemble :

Les conditions de travail et la qualité de vie au travail sont à envisager dans une vision large comprenant tous les espaces partagés qui peuvent être mis à disposition par les entreprises (espaces de convivialité, de partage, de co-création, de déconnexion…) ainsi que tous les événements, les services offerts, les « à côtés » qui participent au sentiment de bien-être et de santé dans le cadre de travail. Osons l’écrire : la culture d’entreprise joue très certainement un rôle dans la santé des salariés.

 

Les solutions d’aménagement sont nombreuses pour remédier à ce scénario catastrophe… Seul bémol, celles-ci ne doivent pas être traitées de manière isolée (le bruit, le siège…) mais réfléchies dans un projet global d’organisation de l’espace.

Chez Apsi, nous travaillons chaque jour aux côtés de nos clients pour que les espaces co-créés soient à court, moyen et long termes source de plaisir, de bien-être et de santé pour tous. Et pour que vous, nous, ne deveniez, ne devenions JAMAIS Emma !